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Author: Kadjo

Rumeurs sur un réseau social musique nommé iTunes 9

Dernièrement, dans le billet « Oublier Facebook« , j’évoquais la volonté affirmée d’Orange de créer son propre réseau social, et je glissais au passage que la dimension globale d’Apple, couplée à son savoir-faire sur l’expérience utilisateur, en faisait un nouvel entrant potentiel sur le marché des réseaux sociaux. Des rumeurs apparues sur le site Boy Genius Report et relayées par Techcrunch semblent donner de la consistance à une telle éventualité.

La prochaine version de iTunes, le gestionnaire de musiques d’Apple, pourrait être un  réseau social, ou en tout cas développerait significativement son intégration avec les réseaux sociaux existants. De fait, outre son savoir-faire particulier dans l’expérience utilisateur et les interfaces intuitives, Apple est celui qui parmi les éditeurs informatique globaux a la plus grande légitimité quand on parle de musique, et ce, qu’on vienne du monde Windows – comme moi – ou du monde MAC.

Cette légitimité a été forgée par le succès de l’iPod et de son successeur, l’iPhone, ainsi que par l’expérience de consommation de la musique installée par l’Apple Store. L’entreprise à la pomme dispose ainsi de beaucoup d’atouts pour occuper la place de hub social musique (incluant une forte dimension éditoriale et une scénarisation originale de l’expérience utilisateur), que Deezer, Jiwa ou Spotify, d’excellents sites d’écoute et de partage de musique, ne sont pas encore tout à fait parvenus à occuper.

Alors attendons-nous à bientôt pouvoir communiquer notre statut Facebook sous forme de l’air que nous chantonnons en ce moment sous la douche, ou en nous rasant. 🙂

Pourquoi le système d’exploitation de Google ne sera pas forcément un bide comme le dit Slate.com

Le 7 juillet dernier Google a officiellement confirmé ce que le lancement du navigateur Chrome laissait percevoir: la préparation d’un système d’exploitation maison par la plateforme de référence pour la recherche sur Internet.

De nombreux commentateurs, y compris votre serviteur, avaient alors décrit Chrome comme l’embryon de l’OS Google, et l’entreprise elle-même précisait dans son communiqué, à travers un savoureux jeu de mots lancé à Microsoft, que Chrome était « The window to the Web », la fenêtre sur l’Internet… suivez mon regard 🙂

A la suite de cette annonce, le site Slate – que j’apprécie beaucoup par ailleurs -, par la plume d’un de ses chroniqueurs, a quasiment enterré le futur OS par un article repris sur la version française du site, Slate.fr: « L’OS de Google sera un bide« . Voir la version anglaise.
Bien sûr cela fait partie de la stratégie éditoriale de Slate que de publier des grands papiers polémiques destinés à susciter des commentaires de scribes comme moi :), mais cet article est sérieux et il mérite d’être nuancé. Techcrunch, par exemple, considère que l’annonce de Google a fait l’effet d’une « bombe nucléaire« . A relativiser, car la bombe était plutôt l’annonce du navigateur Chrome l’année dernière. L’officialisation  de Chrome OS serait plutôt une « bombinette ». Jean-Louis Gassée, du blog Mondaynote, un des observateurs les plus avertis du marché des systèmes d’exploitation, offre un commentaire assez partagé, entre doutes (sur l’aspect uniquement tactique de cette annonce) et intuition que Google est en train de se transformer en Microsoft 2.0. Le blog Mondaynote offre d’ailleurs un ensemble d’articles très instructifs sur la bataille du Cloud computing.

Face aux 5 raisons listées par Farhad Manjoo pour ne pas croire dans le futur système d’exploitation de Google, on peut opposer au moins 5 arguments contraires:

  1. Contrairement à Linux, qui échoue à être un système d’exploitation grand public, parce qu’il n’y a pas unité de vision et de stratégie commerciale à travers les multiples sociétés qui en développent une version, le futur système d’exploitation Google, basé sur Linux,  sera édité par une des plus grandes sociétés informatiques au monde, disposant de budgets R&D  et marketing plus que significatifs.
  2. En lançant Chrome, le navigateur nouvelle génération, Google signifiait une vision stratégique selon laquelle les positions du marché informatiques ne pouvaient pas être changées tant que des compétiteurs ne seraient pas en mesure de proposer un système d’exploitation – à la fois crédible et populaire – alternatif à Windows. Google a commencé à déployer cette stratégie sur le mobile, un marché plus ouvert que celui du Desktop, mais avec en ligne de mire de passer sur le marché de l’ordinateur de bureau à un moment donné.
  3. L’expérience du mobile, qui a vu des opérateurs comme Orange ou SFR, des fabricants comme Samsung ou HTC, intégrer l’OS Android de Google, se reproduira sur plateforme Netbook. Google, outre l’arme du budget et du savoir-faire marketing, bénéficiera donc du facteur clé de succès qui est l’écosystème matériel et logiciel entourant le futur système d’exploitation, en un mot le nombre de grands noms de l’informatique qui adopteront rapidement et massivement ce système d’exploitation.
  4. On peut donc faire le pari que, parce qu’il s’agit justement de Google, une des plus grandes sociétés actuelles d’informatique grand public – parmi les rares capables de rivaliser avec Microsoft -, des acteurs comme Acer, HP ou Sony n’hésiteront pas à proposer au grand public des ordinateurs intégrant l’OS Google.
  5. Contrairement à ce qui est avancé dans l’article de Slate, Linux existe maintenant depuis plus de 20 ans et est devenu un système d’exploitation plus que mature, conçu pour l’Internet et qui bénéficie d’applications de bureautiques robustes, compatibles avec Windows, comme la suite Open Office. Google avec son système aura sans doute pour objectif d’améliorer l’expérience utilisateur Linux.
  6. Finalement une 6ème raison: et si l’informatique de demain était encore plus micro que micro: Netbooks, smartphones, montres-ordinateurs… un système conçu dès le départ pour ces plateformes ne serait pas idiot.