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Tag Archives: rue89.fr

Presse: Le Huffpost et La Tribune sont les nouveaux pure players

Rue 89, Slate, Mediapart, Atlantico, Owni et maintenant Le Huffpost (déclinaison FR du célèbre site américain). La scène française des sites de news exclusivement numériques n’en finit pas de s’enrichir. Et le phénomène ne va sans doute pas s’arrêter, tant les titres papiers doivent affronter de difficultés. La disparition de la version papier de la Tribune en cette fin janvier en témoigne.

De tous ces pure players,  Slate.fr est celui que je consulte le plus. Le site a été un des premiers à se lancer en France, et je suis réceptif à sa politique éditoriale basée sur du poil à gratter semé par des plumes prestigieuses. J’ai même répondu à un des articles du site américain.
Slate.fr, c’est aussi la déclinaison consacrée à l’Afrique, www.slateafrique.com, qui permet de libérer la parole et les analyses sur ce continent qui nous est cher. Il faut cependant préciser qu’en termes d’audience Slate.fr a connu une progression moins impressionnante que Le Post (aujourd’hui fusionné avec le Huffington Post, et que je n’ai jamais vraiment pratiqué) ou que Le Plus récemment lancé par Le Nouvel Obs… Sans doute lié au positionnement intellectuel du site, quand d’autres sont sur un positionnement « tabloïd », voir ce qu’en dit Benoît Raphaël, créateur à la fois du Post et du Plus. Pour une vision globale  des audiences des sites de news français, consulter le classement établi par Marc Mentré pour Owni.

Rue 89 est le 2ème Pure Player que j’ai le plus consulté. Je ne parours plus trop les pages du site, même si j’ai installé sur mon iPad l’application éponyme. Rue 89, racheté par Le Nouvel Obs depuis fin 2011, partage avec Slate.fr ce goût pour un traitement « alternatif » de l’actualité.  Il avait ainsi lancé un site économique avec une approche alter.

Le grand mystère est Mediapart, qui, arrivé un peu après les autres, seul à avoir instauré une politique (risquée?) d’abonnement,  est cependant  le seul rentable semble-t-il. La politique éditoriale d’Edwy Plenel qui a joué à fond l’investigation a semble-t-il été bien servie par l’actualité ces dernières années. Les rares fois où j’ai essayé de lire les articles du site, je me suis malheureusement heurté au mur d’abonnement, et je n’ai pas poursuivi ma lecture…

Le Huffpost.fr, tout dernier arrivé, semble être lancé dans une confrontation avec Slate.fr. Cette nouvelle déclinaison française a elle aussi choisi de faire la part belle aux signatures prestigieuses, allant même jusqu’à confier des tribunes à des hommes politiques.
A ce stade du match, on peut souligner que Slate.fr a eu le temps d’installer une véritable identité éditoriale. Ce qu’on ne peut pas encore déceler pour le Huffpost. Installer une identité prend du temps. On ne perçoit pas encore ce qui unit la diversité de plumes affichées par le site depuis une dizaine de jours. Mais dans cette compétition qui commence, Le Huffpost disposerait, selon Benoît Raphaël, de l’arme fatale: une plateforme techologique capable de comprendre les attentes des internautes en termes d’information, et donc de tirer le meilleur parti de l’audience issue des moteurs de recherche.

2009, odyssée de la presse en ligne

Slate.fr, site frère de slate.com, un des plus célèbres pure player de la presse en ligne américaine, avec Wired et Salon, a débarqué en France début février 2009, porté par des noms aussi prestigieux que ceux de Jean-Marie Colombani (ancien directeur du Monde) ou Frédéric Filloux (ancien directeur des éditions électroniques de Libération et rédacteur du blog Monday note consacré à la presse en ligne).

Après Rue89 en 2007 et Médiapart en 2008, c’est le troisième acteur d’envergure à lancer un journal accessible uniquement sur Internet. La réalisation de la prophétie annoncée début 2000, en pleine bulle, sur l’inéluctable dématérialisation de la presse est donc en train de s’accélérer.

Il est frappant de voir que la plupart des créateurs de ces journaux sont des journalistes du print qui, suite aux difficultés rencontrées par leur publication (difficultés dont l’Internet est en partie responsable), ont décidé de passer sur le Web, accélérant par là le déclassement des publications papier.

Cette massification de la presse en ligne, parallèle d’une part à la chute de la pagination de grands quotidiens nationaux comme Le Monde et Libé, et d’autre part à la montée en puissance des journaux gratuits, peut inquiéter sur la force du papier en tant que média de masse.

Et là-dessus arrive une crise sévère qui va malmener les budgets publicitaires… et accélérer la cannibalisation du print par le Web.
En 2009, nous suivrons ces 3 laboratoires que sont Rue89, Médiapart et Slate. Dans une prochaine chronique, je les passerai au test de la lecture mobile sur mon HTC.