Skip to Content

Tag Archives: Android

Nokia est-il sur le point d’opter pour Windows Phone 7?

Ce vendredi 11 février, Nokia devrait occuper le flux des conversations techno, lorsque son nouveau PDG, Stephen Elop, annoncera la stratégie logicielle qu’il entend développer. Dans un post récent, nous soulignions, comme d’autres, la composante de culture logicielle dans les difficultés de l’entreprise sur le marché des smartphones.

Un article des Echos paru mardi 8 février résume bien les choix qui s’offrent à Nokia. Le point commun entre ces 3 scénarios?  Un abandon de Symbian, le système d’exploitation hérité de Psion et soutenu un temps avec des géants asiatiques de l’électronique comme Sony. Depuis la percée d’Android, l’OS mobile de Google, Nokia était devenu le seul soutien de Symbian.
Alors ces 3 scénarios:

  1. Nokia adopte Windows Phone 7 et continue de soutenir Meego, un système d’exploitation développé avec Intel. Les avantages, l’entreprise peut bénéficier de la force de frappe de Microsoft, aussi bien en termes de distribution que de marketing, ce qui pourrait lui faciliter un développement notamment sur le marché américain où il connaît un certain retard. Le maintien de Meego permet par ailleurs de conserver l’allié de poids qu’est Intel, et de rassurer les partenaires de l’entreprise dans les autres coins du globe que l’Amérique du Nord. Inconvénient, la plateforme Windows Phone, toute récente, est elle-même en retard sur iOS et Android.
  2. Nokia choisit Android (l’OS gratuit qui a le vent en poupe) et Windows Phone, un OS prometteur, poussé par la puissance marketing de la première entreprise de logiciel au monde. Inconvénient , Nokia renonce à toute ambition dans les OS mobiles.
  3. Nokia choisit Android sur le court terme et Meego sur le plus long terme. Avantages, l’entreprise baisse drastiquement le coût de production de ses smartphones et se donne le temps de construire une alternative, avec son allié Intel. Incovénient, jusqu’au décollage éventuel de Meego, l’entreprise dépendrait entièrement du génie logiciel d’un acteur qu’elle considérait récemment encore comme un concurrent.

Il y a un quatrième choix que l’article des Echos n’évoque pas, celui qui consisterait à continuer à développer Meego, et à adopter Windows Phone et Android… Ce ne serait pas la première fois que Nokia testerait le marché avec plusieurs OS. Il avait précédemment intégré une version de Windows Mobile. Cette possibilité, le journaliste des Echos ne l’a sans doute pas jugée crédible, parce que, écrit-il, l’heure n’est plus aux demi-choix, ni à l’éparpillement des ressources.

En dehors de l’abandon de Symbian, l’autre certitude anticipée par le marché est que Windows Phone fera partie du mix. Le précédent rôle de Stephen Elop chez Microsoft fait pencher dans ce sens. L’intérêt que les 2 acteurs auraient à s’allier pour contrer Google et Apple semble  aller de soi. Un article récent de Techcrunch défend ce point de vue. Pour Microsoft, ce serait un levier formidable pour propulser son nouvel OS mobile dans le top 3 mondial, Nokia étant le premier fabricant de téléphones au monde.
Minter Dial, célèbre expert du marketing digital, pense savoir que cette alliance aurait un troisième ressort qui ferait de Nokia le fabricant matériel du fameux Facebook Phone. Microsoft est en effet actionnaire de Facebook.

Reste la question de savoir ce que deviendraient les investissements de Nokia dans des domaines comme la cartographie, les jeux, ou le magasin d’applications (OVI) pour lesquels l’entreprise avait fait le choix de l’indépendance logicielle.

Nokia poussé à réinventer sa vision de la convergence sous la pression des plateformes Apple et Androïd

Il fut un temps où Nokia, le premier fabricant au monde de téléphones portables, était vu par son marché comme le premier sur ce secteur à la fois en termes d’appareils vendus, mais aussi en termes d’innovation. On se souvient par exemple que début 2000, Nokia était le premier à intégrer la fonction appareil photo au téléphone mobile. L’entreprise a d’ailleurs veillé à conserver l’avance matérielle sur cet item en incluant une optique Carl Zeiss sur ses téléphones haut de gamme. Côté logiciels de traitement photo, c’est une autre histoire, dont nous parlerons plus tard.Nokia

Si Nokia reste toujours le premier vendeur de téléphones, sa position en tant que premier innovateur de son marché a été mise à mal par le succès de la plateforme iPhone, et aujourd’hui celle d’Androïd.
Le lancement puis le succès de l’iPhone ont marqué le passage d’un environnement où le téléphone était essentiellement défini par son design et ses composants matériels (qualité de la capture photo, de la lecture audio), à un environnement où les applications sont devenues fondamentales. Sur ce point, vous pouvez  lire sur le site Techcrunch les propos d’analystes.

L’irruption d’Apple sur le marché de la téléphonie a finalisé la fusion des métiers de l’informatique et des télécoms, un processus commencé il y a plusieurs années.
L’effet de l’iPhone sur le business des smartphones Nokia est un peu comparable à ce que la fusion des PDA et du téléphone mobile a produit sur le business de Palm (le pionnier dans les agendas électroniques): un processus de déclassement aux yeux du marché et des leaders d’opinion. Il faut se souvenir que jusqu’au rachat par HP, Palm ne s’est jamais vraiment remis de ce processus; mais le marché des tablettes lui offre une nouvelle opportunité.

La téléphonie mobile est-elle devenue d’abord un business d’éditeurs de logiciels? En l’espace d’une semaine, Nokia a annoncé le départ du Directeur de sa division smartphones, ainsi que celui de son PDG, remplacé par un « routier averti » de l’informatique, en provenance de chez le premier éditeur mondial de logiciels, Microsoft. Soit dit en passant, vu l’identité des 2 forces les plus disruptives, on se serait plutôt attendu que le nouveau PDG vienne des rangs de Google ou d’Apple…
Cela dit, le choix par Nokia d’un PDG issu de l’informatique confirme la nécessité de renforcer la culture maison dans le domaine logiciel. Les difficultés sur ce plan ont particulièrement été visibles lors du lancement contrarié d’OVI, l’équivalent de l’Appstore d’Apple.