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Facebook, premiers symptômes

J’ai fini par céder aux sirènes du réseau social 2.0. Après avoir longtemps refusé de créer un profil Facebook, notamment en raison des interrogations que ce réseau suscite sur le respect de la vie privée, j’ai appuyé sur le bouton « S’inscrire ».

La première invitation reçue sur Facebook, de la part de mon ami Damien, date d’octobre 2007. Le site a connu depuis une progression fulgurante: 175 millions d’utilisateurs dans le monde aujourd’hui.

Ce qui m’a fait entrer dans la danse n’est pas d’abord la volonté d’interagir avec mon réseau d’amis. J’avais déjà résisté aux invitations de Copains d’avant, Friendster, Myspace, High5, et j’en passe… J’ai fini par céder parce qu’un collègue,  Alain, a créé un profil Facebook pour une manifestation qui aura lieu au Parc de la Villette, l’exposition Kréyol Factory, dont j’ai piloté la création du site Internet.
Travaillant sur les contenus Internet du Parc de la Villette, j’ai voulu approfondir les possibilités autour du profil Facebook d’une manifestation culturelle. Réfléchissant en outre sur les interactions entre un Widget et un réseau comme Facebook, ma position devenait intenable. Comment travailler sur les contenus Web sans vivre de l’intérieur l’expérience applicative que beaucoup d’internautes apprécient et vivent aujourd’hui?

Ce qui impressionne quelques heures après avoir créé son profil:

  • La facilité à retrouver des contacts
  • La dimension très addictive de Facebook
    L’utilisateur ayant la possibilité d’être notifié sur toute l’activité du site (une trentaine d’actions standards), il est difficile de couper le lien avec Facebook si on a choisi de suivre l’activité autour de soi et de son cercle d’amis. On peut bien sûr choisir de ne pas recevoir de notifications, mais au risque de manquer quelque chose, et de se placer hors réseau.
    Les fournisseurs de messagerie Internet comme Yahoo et Gmail doivent sans doute apprécier le gigantesque trafic que leur apporte le réseau Facebook. Il est peu probable qu’un utilisateur délaisse une adresse mail créée il y a plus de 10 ans, pour s’en créer une @facebook.
  • L’expérience totale que le site propose aux internautes
    Facebook, tel un ogre, s’évertue à intégrer toutes les applications populaires de l’Internet (messagerie, blog, flux RSS, podcast). Il en développe de spécifiques, assez malignes… le plus fort est qu’il le fait a priori sans menacer l’audience des applications originales dont il se sert. Plus qu’un « carrefour d’audience », Faceboook est un agrégateur d’audiences, l’Internet de l’Internet
  • La possibilité de s’en servir aussi bien pour le fun que pour le business
    Jusqu’à présent le seul réseau social que je m’étais employé à développer était mon réseau de contacts professionnels Linkedin. Que devient l’intérêt pour Linkedin, quand un réseau comme Facebook allie les 2 mondes? D’autant qu’il est peu probable que Linkedin puisse développer de manière aussi efficace que Facebook la dimension « fun » de ses applications, le site s’étant depuis trop longtemps positionné ‘Business’.

Facebook restera-t-il un agrégateur d’audiences initialement créées ailleurs, ou va-t-il marcher sur les plates-bandes d’autres éditeurs? A priori les raisons de son succès repose largement sur cette capacité à agréger diverses expériences Web sans menacer le métier des émetteurs originels. Il n’est d’ailleurs pas possible de bien faire tous les métiers à la fois… ce qui devrait rassurer des sites comme Deezer (playlists audio), Dailymotion/Youtube (vidéo), les sites de news… Mais qu’en est-il pour Myspace, Netvibes, Viadeo ou Linkedin ? A suivre…

2009, odyssée de la presse en ligne

Slate.fr, site frère de slate.com, un des plus célèbres pure player de la presse en ligne américaine, avec Wired et Salon, a débarqué en France début février 2009, porté par des noms aussi prestigieux que ceux de Jean-Marie Colombani (ancien directeur du Monde) ou Frédéric Filloux (ancien directeur des éditions électroniques de Libération et rédacteur du blog Monday note consacré à la presse en ligne).

Après Rue89 en 2007 et Médiapart en 2008, c’est le troisième acteur d’envergure à lancer un journal accessible uniquement sur Internet. La réalisation de la prophétie annoncée début 2000, en pleine bulle, sur l’inéluctable dématérialisation de la presse est donc en train de s’accélérer.

Il est frappant de voir que la plupart des créateurs de ces journaux sont des journalistes du print qui, suite aux difficultés rencontrées par leur publication (difficultés dont l’Internet est en partie responsable), ont décidé de passer sur le Web, accélérant par là le déclassement des publications papier.

Cette massification de la presse en ligne, parallèle d’une part à la chute de la pagination de grands quotidiens nationaux comme Le Monde et Libé, et d’autre part à la montée en puissance des journaux gratuits, peut inquiéter sur la force du papier en tant que média de masse.

Et là-dessus arrive une crise sévère qui va malmener les budgets publicitaires… et accélérer la cannibalisation du print par le Web.
En 2009, nous suivrons ces 3 laboratoires que sont Rue89, Médiapart et Slate. Dans une prochaine chronique, je les passerai au test de la lecture mobile sur mon HTC.