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Tag Archives: PSP

Une fin 2010 riche en tablettes?

A la lecture des Echos et du Figaro économie ce jeudi 26 août, on en apprend un peu plus sur la fièvre qui s’est emparée des fabricants informatiques concernant le prochain périphérique convergent, né dans le sillage de l’iPad, et qui apparaît généralement sous le nom de « tablette ».  Cette fièvre fait suite à celle apparue en 2009 autour des Netbook, relégués du coup au second plan.

Archos 7 Home Tablet

Archos 7 Home Tablet

Qu’apprend-on dans les articles mentionnés?

  • Apple lancerait d’ici 2011 des mini iPad, moins encombrants que la première génération (mais plus grands qu’un iPhone) et moins coûteux. Si cela se confirmait ce ne serait pas surprenant. L’hétérogénéité de la famille iPod ne lui a pas nui, au contraire; il y en a pour toutes les bourses. Un tel lancement démentirait cependant tous ceux qui avaient osé écrire que la surprise avec l’iPad était son prix incroyablement bas… 🙂
  • Orange, un des premiers opérateurs mobiles dans le monde serait lui sur le point de lancer une tablette bon marché sous le système d’exploitation Android de Google. Un périphérique successeur de son Tabbee, ce cadre photo numérique évolué/mini média-center, qui ne bénéficie pas de l’offre applicative, ni de la fureur marketing qui entoure l’iPad
  • D’autres fabricants comme Samsung, Dell, HP et Archos devraient suivre. Ce dernier ayant déjà sorti des tablettes sous Android et Windows 7, mais sans bénéficier d’une bonne presse. Un système d’exploitation trop lent ou des composants matériels dépassés sont généralement les défauts pointés. Archos est cependant le seul compétiteur d’Apple déjà identifié chez l’analyste GFK, lequel désigne le nouveau périphérique convergent sous le nom de « Web book »… On est curieux de connaître  la différence sémantique avec un Netbook 🙂

Quelques points saillants  sur ce marché des tablettes:

  1. Il n’est pas récent. Microsoft travaille sur l’idée de « Tablet PC » depuis les années 90…  Les premiers prototypes n’avaient certes pas une taille aussi réduite et incluaient des claviers physiques. On peut aussi considérer que Palm, avec ses PDA, était déjà un fabricant de tablette.
  2. Même si le concept existe depuis longtemps, Apple apparaît comme celui qui a ouvert ce marché avec l’iPad. On est ainsi dans uns situation différente ce qui se passait pour les baladeurs numériques ou le téléphone portable, où Apple est arrivé après et a révolutionné ces produits. C’est donc l’occasion de voir si la concurrence multiforme qui s’annonce est capable de révolutionner une ligne de produit inaugurée par Apple.
  3. La décision d’Apple de décliner la famille iPad est une façon de reconnaître que la première génération n’est pas à même de répondre au grand spectre de besoins suscités par le nouveau périphérique convergent. Nombreux sont ceux qui ont pointé par exemple l’absence de périphérique de stockage, de caméra, ou le poids de cet engin qui ne permet pas de l’utiliser dans les transports en commun. Le lancement des iPad mini est ainsi une arme pour répondre à la concurrence qui va s’engouffrer dans les limites identifiées des premiers iPad.
  4. Qu’un opérateur téléphonique, dont ce n’est a priori pas le coeur de métier, puisse se lancer sur ce marché quelques mois à peine après son ouverture par le fabricant informatique qu’est Apple montre l’accélération du temps technologique que nous vivons, ou confirme que le concept de tablette est dans l’air depuis suffisamment longtemps pour que des acteurs non issus du monde informatique puisse se lancer très rapidement.
  5. Les fabricants qui iront sur ce marché vont affronter une concurrence très hétérogène. Des consoles de jeu portables comme la PSP de Sony ou la DS de Nintendo, qui n’arrêtent pas d’étoffer leurs fonctionnalités, jouent sur le même terrain. Il en est de même pour les cadres photos numériques, qui devraient voir leurs fonctions s’enrichir.
  6. On est curieux de voir ce que Nokia, qui a surpris en  lançant un Netbook début 2010, va faire sur ce marché. Certains (dont nous ne sommes pas forcément) lui conseillent de remplacer son système Symbian par Android, le système d’exploitation gratuit qui monte, et qu’Orange a retenu pour sa tablette. Et que dire de HP qui a racheté Palm, un des premiers fabricants de tablettes, alors connus sous le nom de PDA?

Alors nos écrans de smartphones sont-ils devenus si rapidement trop petits?

Amazon transforme l’iPhone en lecteur de livre numérique (aux Etats-Unis)

Depuis 2000 et la bulle Internet, plusieurs sociétés se sont lancées sur le marché du livre numérique en créant des appareils dédiés, les fameux e-books. La plupart de ces appareils ont échoué. Un des marronniers marketing de cette aventure technologique contratriée est le lancement lors des salons du livre successifs de nouveaux ebooks: Cybook, Cytale, E-reader de Sony (l’année dernière)… Jacques Attali, une de nos gloires nationales, aujourd’hui partie prenante dans l’aventure slate.fr, s’était associé au lancement d’un modèle de e-book. Là ausssi sans succès.

Les premiers lecteurs de livre numérique ont échoué pour au moins 2 raisons. La première est notre attachement irréductible au livre papier, support avec lequel une relation d’intimité peut se construire, et média qui offre des possibilité en termes de représentation sociale qu’un appareil numérique aussi pauvre fonctionnellement que les premiers e-book ne pouvaient pas égaler. La deuxième raison est  la multiplication des écrans concurrents (Lecteur MP3/vidéo, Lecteur DVD portable, Consoles de jeux portable), dont le téléphone portable, une sorte de doudou numérique qui nous accompagne partout, et qui, lui, est connoté affectivement.

Les smartphones, sous Symbian, Windows Mobile, Linux ou Apple, sont les lecteurs numériques d’aujourd’hui. Avec un marché réeel. L’iPhone compte par exemple 12 millions d’utilisateurs dans le monde. Bien, bien plus que le Kindle physique d’Amazon.

Amazon a lancé une première version de son Kindle en novembre 2007. Et il l’a récemment renouvelée. L’offre originale d’Amazon comprend pour sa partie matérielle un lecteur physique de la taille d’un livre de poche et, pour sa partie logicielle la possibilité de télécharger des livres dans l’immense catalogue de livres numérisés d’Amazon, ainsi que des abonnements à des journaux américains de premier plan (New York Times notamment). On peut aussi lire le premier chapitre de nouveaux livres!
En s’associant à l’iPhone, Amazon lance une version exclusivement logicielle de son offre.

Lire l’article du blog technologique Techcrunch

Amazon a choisi l’Apple et l’iPhone pour une raison bien précise. Apple est un des rares acteurs technologiques du marché des loisirs numériques à avoir trouvé une stratégie gagnante pour monétiser des contenus dématérialisés. En effet, Après avoir dynamité le marché de la musique en ligne en changeant les règles du jeu à son compte, Apple s’est attaqué au marché des smartphones (téléphones intelligents) avec un très grand succès, l’iPhone étant en passe de devenir un tube du niveau de l’iPod.
A chaque fois, Apple a construit son succès autour d’une offre close (pas de possibilité pour l’utilisateur de modifier les paramètres techniques) et de sa boutique en ligne, l’Apple Store, qui allie à la fois expérience utilisateur de pointe et obsession du tiroir-caisse. A titre d’exemple, lorsque vous tentez de vous abonner à une offre gratuite Apple (MobileMe au hasard), soyez sûr que la boutique vous a à l’oeil et que votre numéro de carte-bleu sera demandé pour pouvoir accéder à l’offre gratuite… Sur un autre plan, il est aujourd’hui impossibe pour un éditeur tiers d’application d’être présent sur l’iPhone sans être référencé sur la boutique Apple.

J’avais été surpris quand j’ai appris l’été dernier qu’Amazon s’était lancé dans le matériel High Tech (Hardware) en sortant des e-books sous sa marque. Jusque là, Amazon avait acquis sa légitimité sur une maîtrise inégalée du l’expérience utilisateur Internet et de la logistique e-commerce.
L’annonce de son partenariat avec Apple, un autre géant de l’expérience utilisateur Internet depuis l’invention de iTunes, confirme que la stratégie Kindle d’Amazon est aussi bien logicielle (ventes de licences, partenariat) que matérielle (vente d’appareils dédiés en propre). Cette stratégie a d’ailleurs de fortes chances de devenir plus logicielle que matérielle, vu le potentiel des partenariats commerciaux et la multiplication des canaux de distribution de la technologie Kindle, en regard de l’emmerdement que représente la fabrication et la gestion de stocks de matériels. Mais peut-être qu’en 2020 nous aurons tous des livres numériques et que le lecteur associé sera devenu une commodité, comme les lecteurs MP3 aujourd’hui… en 2020.

Avec ce partenariat, Amazon renforce sa position de société incontournable sur le marché du livre numérique. Il se donne encore plus les chances de devenir le standard logiciel sur ce secteur, au moins pour le canal mobile. Après l’iPhone, Amazon réussira-t-il  à convaincre Sony, qui vient de lancer son E-reader, de faire une place au logiciel Kindle sur sa console de jeu portable, PSP? 🙂 On peut en douter.

Le peu d’ouverture de la plateforme iPhone et le fonctionnement de ce téléphone comme une sorte de boîte noire qui se paramètre toute seule via le réseau mobile, avec impossibilité pour l’utilisateur de modifier la configuration, m’ont jusqu’ici détourné de l’acheter. Mais des applications comme Facebook ou Kindle pour iPhone sont en train de fluidifier mes objections…