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Tag Archives: Orange

Livre numérique, le Kindle d’Amazon arrive en France

On pourra désormais parler de la liseuse numérique (e-reader) la plus connue au monde, sans se référer uniquement au marché américain. Après avoir noué des partenariats de diffusion avec la plupart des éditeurs français (jusque là réticents), le géant de la librairie en ligne vient de lancer la liseuse la moins chère du marché, dotée d’un catalogue de 30000 titres en français.
99 euros, c’est le prix de l’objet, qui en fait un candidat sérieux au trône du joujou le plus vendu lors des prochaines fêtes de fin d’année.

Kindle Amazon

Kindle Amazon

Le pari d’Amazon, un peu comme pour ce qui se passe dans l’univers des imprimantes, est d’offrir l’appareil à coût très réduit (à perte disent certains) et de gagner de l’argent sur les abonnements aux services ou contenus associés à la liseuse, en un mot sur les ventes de titres numériques. Si les éditeurs français ont hésité jusque là à embarquer franchement sur le livre numérique, c’est à cause du chiffre d’affaire minuscule généré par les versions électroniques des livres papiers: 1% des ventes totales de livres, là où le numérique pèse 10% du marché aux USA. Il se vend même plus de livres numériques que de livres de poche sur ce territoire.

On aurait pu penser que le succès des tablettes numériques, celle d’Apple en tout cas, menaçait les liseuses numériques, objets présents sur le marché technologique depuis début 2000, mais qui n’avaient pas percé, jusqu’à l’arrivée d’Amazon et d’un prix plus abordable. L’expérience américaine prouve apparemment que non. L’iPad et le Kindle poursuivent leur succès parallèlement. Une étude montre que les consommateurs font bien la différence entre les deux objets, et que l’idée d’avoir un appareil exclusivement dédié à la lecture plaît aux Américains.
La spécificité de chaque objet est si bien dessinée dans l’esprit des consommateurs américains qu’Amazon vient de lancer sa première tablette (le Kindle Fire) et compte gérer les 2 gammes de produits l’une à côté de l’autre.
Le même phénomène va-t-il se produire en France, le succès des tablettes ne freinera-t-il pas celui des liseuses numériques? Ce tarif de 99 euros devrait y aider, et il permet en tout cas de différencier fortement cette gamme de produit de l’iPad dont la version la plus accessible est à 480 euros.

Les technophiles se contenteront sans doute d’une tablette pour les 2 usages, surtout si, comme moi, ils sont attachés au livre papier. Mais les autres devraient être sensibles à l’idée d’avoir un appareil dédié à la lecture.

A 99 euros, le Kindle devient un cadeau abordable pour les gros lecteurs, ou à l’inverse pour ceux chez qui l’on veut développer le goût de la lecture, enfants ou ados, pour qui le joujou techno peut constituer une incitation.

Ce prix de 99 euros facilite également les politiques d’achat en masse à des fins de prêt, que ce soit dans les bibliothèques ou les écoles.
Avec un prix aussi bas, divisé quasiment par 10 si on compare avec les e-reader début 2000, verra-t-on une liseuse (un Kindle?) dans chaque famille? C’est sans doute le pari d’Amazon.

Précisons pour terminer qu’Amazon n’est pas seul sur ce marché en France. La FNAC, déjà présente avec une première version de sa liseuse (moins de 30000 exemplaires vendus à ce jour semble-t-il) va relancer ses efforts avec le fabricant Kobo. On apprend aussi qu’Orange s’est associé au Syndicat de la librairie française (SLF) pour lancer un écosystème de livre numérique ouvert, qui ne serait pas restreint à une plateforme en particulier, celles des géants américains, Apple (iPad/iPhone) et Amazon (Kindle). Ce projet transformerait les libraires français en distributeurs de titres numériques, et reposerait sur les mêmes fondations technologiques que la musique en streaming (Spotify, Deezer). Grâce à un abonnement mensuel, il serait ainsi possible de retrouver des titres sur plusieurs types de supports.

Une fin 2010 riche en tablettes?

A la lecture des Echos et du Figaro économie ce jeudi 26 août, on en apprend un peu plus sur la fièvre qui s’est emparée des fabricants informatiques concernant le prochain périphérique convergent, né dans le sillage de l’iPad, et qui apparaît généralement sous le nom de « tablette ».  Cette fièvre fait suite à celle apparue en 2009 autour des Netbook, relégués du coup au second plan.

Archos 7 Home Tablet

Archos 7 Home Tablet

Qu’apprend-on dans les articles mentionnés?

  • Apple lancerait d’ici 2011 des mini iPad, moins encombrants que la première génération (mais plus grands qu’un iPhone) et moins coûteux. Si cela se confirmait ce ne serait pas surprenant. L’hétérogénéité de la famille iPod ne lui a pas nui, au contraire; il y en a pour toutes les bourses. Un tel lancement démentirait cependant tous ceux qui avaient osé écrire que la surprise avec l’iPad était son prix incroyablement bas… 🙂
  • Orange, un des premiers opérateurs mobiles dans le monde serait lui sur le point de lancer une tablette bon marché sous le système d’exploitation Android de Google. Un périphérique successeur de son Tabbee, ce cadre photo numérique évolué/mini média-center, qui ne bénéficie pas de l’offre applicative, ni de la fureur marketing qui entoure l’iPad
  • D’autres fabricants comme Samsung, Dell, HP et Archos devraient suivre. Ce dernier ayant déjà sorti des tablettes sous Android et Windows 7, mais sans bénéficier d’une bonne presse. Un système d’exploitation trop lent ou des composants matériels dépassés sont généralement les défauts pointés. Archos est cependant le seul compétiteur d’Apple déjà identifié chez l’analyste GFK, lequel désigne le nouveau périphérique convergent sous le nom de « Web book »… On est curieux de connaître  la différence sémantique avec un Netbook 🙂

Quelques points saillants  sur ce marché des tablettes:

  1. Il n’est pas récent. Microsoft travaille sur l’idée de « Tablet PC » depuis les années 90…  Les premiers prototypes n’avaient certes pas une taille aussi réduite et incluaient des claviers physiques. On peut aussi considérer que Palm, avec ses PDA, était déjà un fabricant de tablette.
  2. Même si le concept existe depuis longtemps, Apple apparaît comme celui qui a ouvert ce marché avec l’iPad. On est ainsi dans uns situation différente ce qui se passait pour les baladeurs numériques ou le téléphone portable, où Apple est arrivé après et a révolutionné ces produits. C’est donc l’occasion de voir si la concurrence multiforme qui s’annonce est capable de révolutionner une ligne de produit inaugurée par Apple.
  3. La décision d’Apple de décliner la famille iPad est une façon de reconnaître que la première génération n’est pas à même de répondre au grand spectre de besoins suscités par le nouveau périphérique convergent. Nombreux sont ceux qui ont pointé par exemple l’absence de périphérique de stockage, de caméra, ou le poids de cet engin qui ne permet pas de l’utiliser dans les transports en commun. Le lancement des iPad mini est ainsi une arme pour répondre à la concurrence qui va s’engouffrer dans les limites identifiées des premiers iPad.
  4. Qu’un opérateur téléphonique, dont ce n’est a priori pas le coeur de métier, puisse se lancer sur ce marché quelques mois à peine après son ouverture par le fabricant informatique qu’est Apple montre l’accélération du temps technologique que nous vivons, ou confirme que le concept de tablette est dans l’air depuis suffisamment longtemps pour que des acteurs non issus du monde informatique puisse se lancer très rapidement.
  5. Les fabricants qui iront sur ce marché vont affronter une concurrence très hétérogène. Des consoles de jeu portables comme la PSP de Sony ou la DS de Nintendo, qui n’arrêtent pas d’étoffer leurs fonctionnalités, jouent sur le même terrain. Il en est de même pour les cadres photos numériques, qui devraient voir leurs fonctions s’enrichir.
  6. On est curieux de voir ce que Nokia, qui a surpris en  lançant un Netbook début 2010, va faire sur ce marché. Certains (dont nous ne sommes pas forcément) lui conseillent de remplacer son système Symbian par Android, le système d’exploitation gratuit qui monte, et qu’Orange a retenu pour sa tablette. Et que dire de HP qui a racheté Palm, un des premiers fabricants de tablettes, alors connus sous le nom de PDA?

Alors nos écrans de smartphones sont-ils devenus si rapidement trop petits?